Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/227

Cette page n’a pas encore été corrigée

était donc ma destinée ! Fléau de tous les êtres qui m’ont ainé, je n’ai porté autour de moi que la douleur, l’épouvante et la mort. Bien des cœurs se sont élancés vers Charles… il ne les a reçus que pour les déchirer. »

— « Que dis-tu ? interrompt vive ment Ecbert. Quel prince autour de lui répandit plus de bienfaits que toi ?… qui connut mieux l’amitié ? qui du sommet des grandeurs humaines, maître des rois, vainqueur des peuples, héros du monde, daigna jeter sur l’obscur Ecbert un regard de protection et de tendresse ?… Qui m’a revêtu de dignités ? qui m’a trois fois sauvé la vie ?

» Charles, poursuit-il, je t’ai dû mon élévation, mes titres, mes richesses ; de ce jour j’y renonce à jamais : loin des palais et des cours, je n’aurai désormais d’autre habitation que ta cabane, d’autre existence que ta vie. Sur ce globe aride et désert, je ne veux