reur du saule des fontaines, une ombre pâle et plaintive s’appuie languissamment contre la croix funéraire. Le cœur palpitant de crainte et d’espérance, Charles approche ; la vierge du bosquet solitaire lève son front décoloré, l’aperçoit. — « Charles ! s’est-elle écriée… » Elle veut s’élancer vers lui ; mais, sur le tertre funéraire, sans force, elle tombe à ses pieds.
— « Élodie ! s’écrie le prince éperdu, » en relevant l’infortunée, vous ici !… » Grand Dieu, que ses traits sont flétris par les souffrances ! et pourtant qu’elle est belle encore ! — « Ils veillaient autour de moi, répond l’orpheline avec égarement : le sommeil, malgré eux, a fermé leurs paupières ; dans un moment de délire j’ai échappé à mes gardiens : j’ai voulu venir mourir ici. »
Puis reprenant par degrés ses esprits : — « Charles, poursuit-elle, je pressentais que nous nous reverrions encore…