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prière. À peine remis de ses blessures, Ecbert pâle et souffrant a veillé toute la nuit sous la cabane, et s’immole à son frère d’armes. Charles le regarde, il l’écoute, et son âme par degrés se rouvre aux émotions du sentiment une larme fugitive a tombé de sa paupière. Ecbert s’élance dans ses bras. — « Pleure !…… s’écrie-t-il, pleure ! le Ciel et la terre attendaient cette larme. »

— « La terre !… répond le prince ; la terre n’attend plus rien de moi que ma dépouille mortelle : et le Ciel… » — « Le Ciel ! interrompt Ecbert, le Ciel est désarmé ; les flambeaux de l’hymen peuvent s’allumer encore. »

Charles n’a rien répondu. Ecbert n’offre à sa pensée que de consolantes images, ne fait parler que l’espérance. Docile aux vœux de son ami, le prince ne quitte point l’ermitage ; mais deux jours se passent dans les plus mortelles angoisses ; aucune nouvelle de l’abbaye !….. et le