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près du corps inanimé de Charles. Soudain une voix l’appelle. Ecbert lève les yeux ; le père Anselme est devant lui. Saisi d’étonnement, le noble guerrier garde le silence ; réprimant un premier mouvement de fureur, il détourne la tête… puis, avec un sourire amer, montrant du doigt au pasteur l’infortuné sans mouvement : — « Le voilà, dit-il, tonnez encore sur lui ! Ministre implacable des vengeances du Ciel, contemplez votre victime ! Au rocher désert de l’exil, sous le chaume de l’indigence, voyez ce corps inanimé, cet homme expirant sans secours, rejeté des palais, repoussé des autels… C’est là le vainqueur de l’Europe, le plus puissant des princes, le héros du siècle, voilà Charles-le-Téméraire !… Êtes-vous satisfait ? »

Le visage d’Anselme est baigné de pleurs — « Le Ciel ainsi l’a ordonné, dit le vieillard. J’ai rempli mon devoir