Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/199

Cette page n’a pas encore été corrigée

donne ? » — « Élodie. » Et ce nom ; prononcé presque au hasard, a produit un effet magique. Le duc de Bourgogne suit sans résistance son guide. En un continuel délire il franchit le torrent, traverse la forêt, gravit la montagne ; et le Ciel, par pitié sans doute, l’ayant délivré de la raison, il est entré à l’ermitage sans savoir, au but de sa course, ni d’où il est parti, ni où il est arrivé.

Sous le toit rustique de l’exil, Charles enfin succombe à l’excès des souffrances ; il tombe anéanti sur les nattes de jonc de sa cabane. Comme une masse de plomb, une sorte de sommeil léthargique achève de glacer ses membres ; et le repos de l’insensibilité vient interrompre en lui, pour quelques heures, le supplice de l’existence.

La nuit hâtant sa course obscurcissait ses voiles. La pluie tombait à longs torrens. Non moins malheureux que son prince, le comte de Norindall veille au-