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et de l’heureux avenir !… Ah ! le passé n’est plus même un songe. L’un près de l’autre assis contre le rocher de la cabane, sous les berceaux de la solitude, ils n’entendent, ni le doux frémissement des zéphyrs se jouant entre le feuillage, ni le lointain murmure des cascades, ni l’harmonieux concert des chantres de la forêt : ils ne prêtent l’oreille qu’aux accens énergiques de l’amour, qu’aux paroles brûlantes du sentiment ; et lorsqu’un silence éloquent succède aux discours. passionnés, ils n’entendent que les soupirs et les battemens de leurs cœurs.

Sous le toit rustique où l’heure nocturne l’appelle, la vierge de l’abbaye à regret se retire. Il faut quitter le Solitaire ; et chaque instant, loin de lui passé, lui semble dérobé au bonheur. Aussi loyal guerrier que tendre amant, Charles veille autour du sanctuaire de l’innocence avec enthousiasme et respect ; et sous la garde de l’amour, au pouvoir du plus