Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/182

Cette page n’a pas encore été corrigée

firont l’un à l’autre ; ils ne seront pas même deux dans l’univers.

Dans les plus purs ravissemens de l’âme, dans les plus douces extases du sentiment, le prince de la Bourgogne et la vierge d’Underlach n’ont point remarqué la fuite des heures. Hélas ! cruelles filles du Temps chacune d’elles a sa faux en main, qui va moissonnant les plaisirs de l’homme presqu’à mesure qu’il en jouit.

Comme le rapide éclair des félicités humaines la journée a fui. Vers le soir, Élodie descend la montagne, appuyée sur son ami, son protecteur, son amant, son époux. Près du torrent ils se séparent. L’orpheline se rend à la demeure d’Herstall, et le prince au monastère. Charles veut revoir son généreux frère d’armes. Il veut serrer dans ses bras le magnanime Ecbert : en son âme rendue, au bonheur tout est recroissance et