Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/173

Cette page n’a pas encore été corrigée

vie ; se croyant absous par le Ciel, il avait retrouvé son Dieu.

Mon œil avec reconnaissance levé vers la voûte azurée, ne demandait plus grâce au Créateur, ne blasphémait plus, ne doutait plus : pour la première fois, depuis les jours de l’innocence, je remerciais le juge suprême, je bénissais la bonté divine. L’Éternel venait de me confier Élodie ; et, comme la colombe de l’arche annonçant aux hommes sauvés la fin des vengeances célestes, elle semblait m’offrir le rameau de clémence refleuri sur la terre épurée.

Vous revîntes à la vie, vous acceptâtes mon asile : que cette journée fut heureuse ! mais quelle nuit lui succéda !… Couché contre la porte de l’enceinte sacrée où reposait mon Élodie, je me livrais au plus doux sommeil, lorsque tout à coup en songe le spectre du torrent m’apparaît : son front porte une couronne sanglante ; des lambeaux de