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qu’excusant mes crimes, il ne se souvenait que de mes vertus ; et j’étais certain que son dévouement fanatique pour l’heureux duc de Bourgogne renaîtrait non moins exalté pour l’infortuné Solitaire.

Aucune expression ne saurait peindre les transports de joie du noble Ecbert lorsque dans la cabane du mont Sauvage je le pressai contre mon cœur. Avec tout l’abandon de l’amitié, je lui avouai mon amour pour l’orpheline de l’abbaye. Je vis couler ses larmes… Et j’eus le courage d’exiger de lui le plus douloureux des sacrifices !….

Le magnanime Ecbert tombe à mes pieds. — « Ô mon prince ! s’écrie le guerrier généreux, ô mon ami ! qu’Élodie soit l’ange consolateur de ton sauvage exil ! Non, je ne serai point assez barbare pour t’arracher la dernière planche du naufrage… Charles, je te le jure, jamais je ne trahirai tes