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je rendis l’ermitage du Solitaire plus inaccessible et plus redoutable que jamais.

Résolu de désarmer, s’il était possible, la vengeance céleste par le repentir et les châtimens, j’avais à dessein choisi, pour terre de mon exil, le théâtre de mes derniers forfaits. De ma demeure isolée j’apercevais le lac de Neuchâtel et l’ossuaire de Morat. Non loin s’élevait encore le pic Terrible, où ma troupe barbare, en traversant la Suisse, avait massacré les religieux d’Underlach ; et ce roc, tel qu’un fantôme vengeur, constamment frappait mes regards.

Seul, quoique entouré d’accusateurs et de juges, agenouillé près de l’ermitage, et me rappelant mes crimes, je demandais pardon aux hommes, et grâce à l’Éternel : mais l’Éternel repoussait ma prière, et le rayon de l’espérance ne luisait point sur la montagne. Hélas ! qu’était devenu ce temps heureux de ma jeunesse, où mes pensées, s’élevant vers