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parti est irrévocablement pris. Honteusement dégradé, Charles-le-Téméraire ne veut plus reparaitre aux yeux des hommes. Retourne avant l’aurore au dernier champ des combats. Choisis parmi les morts le guerrier dont la haute stature se rapproche le plus de la mienne : revêts son corps de mes vêtemens ; défigure ses traits ; couvre-le de blessures ; traîne-le sous la glace de l’étang d’où tu m’as retiré ; et va, certifiant ma mort, dénoncer mes restes au vainqueur. »

Le page fidèle obéit exactement : le prince lorrain fit faire de magnifiques obsèques au soldat inconnu qui représentait Charles de Bourgogne ; et l’univers dut croire à mon trépas.

Bientôt guéri de mes blessures, je résolus d’ensevelir mon existence au fond de la plus impénétrable solitude : rejetant de funestes grandeurs, échappant à