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tais tombé expirant, la nuit commençait à couvrir la terre ; c’en était fait des Bourguignons. Le jeune page voulut dérober aux vainqueurs ma dépouille mortelle. Seul, à la faveur de l’obscurité, secrètement il m’avait transporté sous une cabane de la forêt voisine : au bout de quelques heures je rouvris les yeux ; comme un homme sortant d’une longue léthargie, et dont les souvenirs sont effacés, je regardai fixement mon libérateur qui, au chevet de mon lit, attendait avec anxiété mon retour à la vie. Je l’interrogeai avec calme : mes idées revinrent par degrés ; j’écoutai sans aucune émotion le récit de ma dernière défaite : puis soudain saisissant avec force la main de mon page : — « Jure, m’écriai-je, d’exécuter fidèlement l’ordre que je vais te prescrire ! » Il prononça le serment que j’exigeais, et je continuai ainsi : — « Réné me croit mort, as-tu dit, je veux l’être pour le monde entier ; mon