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des soldats délassés. Sous les murs de Nancy je livre bataille à Réné. Le succès du combat ne fut pas long-temps douteux. Du haut des remparts, les Lorrains foudroyaient les Bourguignons ; sur la plaine glacée les coursiers chancelans roulaient de toutes parts ; les cavaliers assiégeans, armés de pied en cap et par le froid engourdis, ne pouvaient se relever. Je tombai percé de coups ; et sous la glace d’un étang Charles-le-Téméraire disparut.

Le bruit de ma mort se répand aussitốt. Les Bourguignons échappés au glaive tombent au pouvoir de l’ennemi. Le duc de Lorraine rentre triomphant à Nancy ; et parmi les cadavres du champ de bataille, Réné fait chercher inutilement le fameux Charles de Bourgogne[1].

Cependant j’existais encore… un page m’avait sauvé la vie : au moment où j’é-

  1. Voyez Anquetil et autres historiens.