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comme j’avais désiré le faîte de la puissance.

Aidé par le roi de France, le duc de Lorraine avait repris Nancy. La nouvelle m’en est portée ; je quitte à l’instant l’Helvétie ; j’avais laissé croître mes cheveux et ma barbe ; nouveau Nabuchodonosor, déchu de la dignité de l’homme, et semblable aux animaux sauvages, je ne lançais autour de moi que des regards farouches, et ne faisais entendre que des rugissemens féroces.

Ecbert et quelques guerriers valeureux m’étaient demeurés fidèles ; je commandais encore plusieurs bataillons ; le bourreau des hommes avait à compléter sa vie en guidant à la mort le reste de ses défenseurs. Au milieu du plus rigoureux hiver, à travers des tourbillons de neige poussés par un vent glacial, je vole égaré vers Nancy. Mes troupes étaient épuisées et peu nombreuses ; le duc de Lorraine avait des forces imposantes et