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semens de mes malheureux Bourguignons, fut élevé l’épouvantable monument qui doit attester aux siècles à venir, et mes fureurs et ma démence.

De même que les victoires suivent une première victoire, les désastres suivent un premier désastre. Je pouvais facilement encore sauver les restes de ma puissance, et conserver une partie de mes conquêtes. Ma présence, ma valeur, mon nom, suffisaient pour imposer encore à la terre. L’Europe connaissant mon audace, s’attendait aux vigoureux efforts du génie ; inactif, je demeurai plongé dans la stupeur de l’anéantissement. On eût dit que j’attachais une sorte de gloire à me montrer aussi inconcevable dans les revers que dans les succès. On eût pu croire que j’étais fier de mes calamités, comme je l’avais été de mes triomphes ; et que dans l’exagération plaçant le sublime, j’ambitionnais le comble de l’humiliation,