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Mais, loin d’épouvanter et de soumettre les Suisses, comme je l’avais espéré, cet acte de barbarie souleva l’Helvétie entière. — « Les montagnards, me dit-on, s’avancent guidés par la vengeance. » — « Ils ne sont pas si fols[1], » répondis-je. Puis, au lieu de les attendre dans la plaine où ma cavalerie seule les eût anéantis, je continuai ma route au milieu des Alpes, et m’enfonçai dans les plus étroits défilés.

Au fond d’une gorge profonde, resserrée par des rochers élevés presque perpendiculairement jusqu’aux nues, je m’avance avec une confiance aveugle. Tout à coup au sommet de ces pics menaçans apparaissent les montagnards. Ils accablent leurs ennemis d’une grêle de traits, renversent sur eux des quartiers de roches, et jettent le désordre et la confusion dans les premiers rangs de

  1. Voyez tous les historiens.