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Séduit par de telles espérances, je consens à l’union désirée. La mort du duc de Guienne venait de dissoudre la coalition formée contre Louis XI ; je quitte la Picardie. À l’instigation du fils de Charles VII, le duc de Lorraine avait menacé mes frontières ; je fonds sur ses troupes : bientôt sa province entière est soumise ; et déjà Nancy est assiégé. Le roi de France, en armant Réné, lui avait juré d’aller en personne le seconder et le défendre. Vaines promesses ! ni Louis XI, ni ses guerriers ne paraissent pour le secourir, et j’entre triomphant dans Nancy.

Pour perdre un conquérant que faut-il ?… une suite de prospérités. Comblé des faveurs de la victoire, je me crus invincible. J’avais pris pour modèle Annibal. Comme lui je projetais le passage des Alpes ; et je me voyais déjà maître de l’Italie, d’une partie de la France, et du midi de l’Allemagne.