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l’opale d’Arabie : ses longs cheveux noirs en désordre flottans, son visage pâle et décoloré couvert d’une gaze légère, la lenteur de ses mouvemens, tout en elle était fantastique. Ses formes aériennes eussent enchanté les regards si quelque chose de vague et de surnaturel n’eût jeté sur elle des teintes funéraires.

Touchant ma main brûlante de sa main froide et glacée, elle soulève son voile, porte sa lampe près de son visage, et me montrant sous des traits défigurés par la douleur l’ombre effrayante d’une beauté céleste : — « Reconnais si tu le peux, me dit-elle, la jeune, la belle, la brillante héritière d’Aroville ! Voilà comme tu l’as faite !… Contemple ton ouvrage ! » — « Iréna ! m’écriai-je en me précipitant vers elle. » — « Suis-moi », dit l’infortunée ; et vers le passage secret elle fuit comme une bulle d’air qu’un souffle rapide a poussée. Sans