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là s’élevait un antique manoir. J’y demande l’hospitalité pour quelques heures ; j’y suis reçu. Nul maître, dit-on, n’occupe en ce moment cette demeure, et cependant des serviteurs zélés nous y prodiguent les soins les plus empressés.

En un vaste et sombre appartement on a conduit mes pas. Accablé de lassitude, je me jette tout armé sur mon lit ; et bientôt un sommeil réparateur ferme ma paupière appesantie.

Tout à coup un léger bruit m’éveille : à la pâle clarté d’un flambeau mourant, je vois s’agiter devant moi la sombre tapisserie de l’appartement mystérieux : elle s’entr’ouvre… et bientôt une figure blanche et voilée se dessine dans l’obscurité sur la noire tenture. Une lampe à la main, du fond de la salle antique, silencieusement et comme une vapeur errante, l’inconnue s’avance jusqu’à moi. Ses bras nus, éblouissans de blancheur, semblaient transparens comme