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couvert le front de lauriers partout où son bras avait combattu. Ecbert me parut digne d’être mon frère d’armes ; je l’approchai de ma personne ; je le comblai de distinctions ; je le nommai comte de Norindall. Son admiration pour ma vaillance était portée jusqu’au délire, et son dévouement jusqu’au fanatisme. Autant son imagination était ardente, autant son âme était pure. Ecbert s’aperçut que je l’aimais, et son attachement pour son prince devint dès ce moment une sorte d’idolâtrie.

Mais aux rives de la Meuse, un des premiers châtimens célestes attendait le coupable Charles. Non loin des murs de la ville assiégée, suivi d’Ecbert et de quelques chevaliers, je traversais une forêt épaisse. Une profonde nuit enveloppait la terre : égaré de ma route, j’aperçois au loin, à travers les sapins, une lumière vers laquelle je me dirige :