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et la vie ; la honte, l’effroi, le désespoir tour à tour déchiraient son âme. Il ne tenait qu’à moi de le renverser du trône, de couronner un de ses frères, ou de me ceindre moi-même le front de son diadème. Mes triomphes passés, mon empire et mon nom te permettaient toute entreprise, et me garantissaient tout succès. Alors un mot de moi pouvait changer la face de l’Europe. Engagé dans la carrière du crime, devais-je reculer !… Il m’était facile, en m’emparant des états de mon captif, de justifier le châtiment de Louis XI par ses perfidies, et l’usurpation par la gloire. La France eût admiré l’audacieux conquérant ; et les taches de la trahison auraient disparu sous les palmes de la victoire.

Violemment combattu, j’osai lutter encore contre les puissances de l’iniquité, qui par degrés s’emparaient de mon âme. Pour la dernière fois le Ciel laissa tomber sur Charles un rayon pro-