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ma garde combat les rebelles. Parmi les vociférations des assaillans, j’entends ces cris : — « Mort au tyran ! Vive Saint-Maur ! » Accoutumé aux trahisons de l’amitié, je ne doute plus que, pour moi, le comte ne soit un autre Louis : je revêts mon armure ; et, suivi de plusieurs chevaliers, je cours joindre mes défenseurs. Sur l’escalier du palais je rencontre Saint-Maur, qui, s’élançant vers moi, veut me retenir. — « Traître ! lui dis-je, laisse-moi ! » Ce fatal cri des révoltés retentissait encore à mon oreille ; ma tête s’égare… Je ne vois dans le comte arrêtant mes pas qu’un assassin prêt à me frapper : le repoussant avec fureur, je le montre à mes guerriers, et je m’écrie : — « Voilà le chef des conjurés ! »

À l’instant Saint-Maur, entouré de mes barbares satellites, est frappé d’un glaive homicide. De lâches courtisans zélés pour le crime, et feignant de servir le prince et la patrie, s’empressent d’im-