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Je ne venais que de débuter dans la carrière des vengeances ; et sur ce sol, encore nouveau pour moi, mes pas n’étaient point affermis. Louis XI malheureux me rappelle le dauphin fugitif. Sa lettre m’arrache des larmes : je crois reconnaître dans ses touchantes expressions la douleur, le repentir et la vérité. Son infortune m’attendrit ; sa confiance me désarme ; l’hypocrisie a triomphé ; je réponds au roi : — « Je t’attends. »

Mes troupes campaient auprès de Bercy : les restes de l’armée royale se déployaient de l’autre côté de la Seine. Le monarque français, dans un faible bateau, traverse la rivière. Seul il débarque au milieu de ses ennemis ; j’avais douté, jusqu’au dernier instant, d’un pareil trait de confiance. Sur la rive il s’avance à ma rencontre : mon cœur battait avec violence : je retrouve en son premier regard ce dauphin que j’avais tant aimé : ce n’est plus Louis XI, c’est