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sance vous est due. Je vous confie le gouvernement de la Normandie ; voici votre brevet. Demain vous partirez pour Rouen, où votre devoir vous appelle. Continuez à mériter la confiance et les bontés de votre roi. » Louis s’éloigne après ces mots. Pétrifié d’étonnement et d’indignation, je demeure un instant immobile… puis m’élançant avec rage hors du palais : — « Voilà les princes ! m’écriai-je ; doux et caressans dans le malheur, ingrats et impérieux dans la prospérité !… »

Le comte de Saint-Maur m’avait accompagné à Paris. Dans ma fureur je voulais écrire à Louis, rejeter ses présens avec dédain, et fuir le jour même son royaume. Les sages conseils de Saint-Maur parvinrent à changer mes fougueuses résolutions : que ne pouvaient-ils calmer aussi mes souffrances ! Les premières plaies du cœur sont si dou-