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mon âme. J’étais fier d’être le protecteur et l’ami d’un fils de France ; mais hélas ! le futur successeur de Charles VII, dans le secret de sa pensée, ne regardait le protecteur que comme un instrument, et l’ami que comme un serviteur.

De tous les seigneurs de la cour de Bourgogne, le comte de Saint-Maur était celui que dès mon enfance j’avais choisi pour unique confident. Guerrier célèbre, il avait guidé mes premiers pas dans les camps ; il avait suivi tous mes travaux ; il était de tous mes plaisirs. Observateur profond, juge sévère, il avait étudié le cœur du dauphin. — « Comte de Charolais ! me dit-il un jour, permettez-moi de blâmer l’excessive tendresse que vous portez au fils de Charles VII. Vos sentimens, qui ne sont point partagés, pourront faire le malheur de votre vie. Malgré le voile artificieux sous lequel se cache le dauphin, j’ai