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pas, et garde le silence ; qu’aurait-elle pu lui répondre !

Retirée en sa cellule, la fille de Saint-Maur, vivement agitée, n’ose s’interroger elle-même. Pour la première fois au milieu d’un cercle brillant, elle s’est vue l’objet des hommages d’une foule empressée ; elle s’est vue admirée par les plus nobles chevaliers de la Lorraine. L’ami de Réné, le héros fameux dont, sans doute, les plus célèbres beautés de la cour de Nancy ambitionnent le cœur, le comte de Norindall n’a paru occupé que d’elle ; ses regards, habituellement sévères, l’ont fixée avec tendresse ; sa voix, en lui parlant, paraissait émue. Aurait-elle su lui plaire ! Déjà serait-elle aimée !

Mille sentimens confus égarent ses pensées. Qu’elle doit être somptueuse, cette cour de Lorraine, où se rassemblent les paladins du puissant Réné, les