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Avec les parfums de la vallée, la voix mélodieuse d’Élodie montait vers les demeures immortelles. Au bord du torrent, négligemment penchée contre le tronc d’un vieux sapin, l’orpheline interrompt ses chants. Portés par les zéphirs, ses derniers accords retentissent au loin dans la forêt, comme les soupirs plaintifs de la harpe de Malvina au fond des antres de Morven. À l’arche du pont, Élodie suspend son luth ; et, plongée dans ses douces rêveries, elle croit entendre les voix harmonieuses de la nature répéter ses derniers accens.

L’astre du jour dorait la cime des montagnes ; tout à coup elle voit, sur le pic d’Underlach, le long du sentier conduisant au hameau, scintiller des feux inconnus. Ce sont des casques, des boucliers, des lances, qu’éclairent les rayons du soleil. De nombreux guerriers descendent la montagne, et de leurs brillantes armures au loin l’acier pur étin-