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vait à côté d’elle en arche pittoresque, couronné par un groupe de sapins. Charmée du site qu’elle a choisi, la jeune fille chante ces mots :

« Printemps, réveil de la nature,
» Qu’avec transport je te revoi !
» Brillante Aurore, ta voix pure
» Crie à la terre… — Éveille-toi. »
» Appui divin, douce espérance,
» Porte entr’ouverte sur les cieux,
» De tes rayons charme en ces lieux
» L’heureux printemps de l’innocence !

» Maître des mondes, roi des âges !
» Espoir présent, juge futur !
» L’homme est-il donc de tes ouvrages
» Le plus sublime et le moins pur !
» Toi dont j’implore la puissance,
» Qui des temps a réglé le cours,
» Avec le printemps de mes jours,
» Ne laisse point fuir l’innocence !

» Longs orages, jour funéraire,
» Qui frappez le faible mortel,
» Vous n’êtes souvent sur la terre
» Qu’une heureuse épreuve du ciel,
» Aux naufrages de l’existence
» Gagnant un rocher protecteur,
» Gloire aux victimes du malheur,
« Qui purent sauver… l’innocence ! »