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Mais, non loin du séjour de Marceline, quel désolant spectacle a frappé les regards des habitans du prieuré ! quels horribles désastres a causés l’ouragan ! Des rocs brisés, des chênes déracinés ont roulé du haut de la montagne d’Underlach jusqu’au fond du torrent : ils ont comblé l’ancien abîme ; et ses ondes impétueuses se frayant une autre route, ont ravagé les prairies voisines. La terre végétale est recouverte d’un sable aride : de nouveaux ravins creusent la vallée ; et plusieurs familles ruinées par cette calamité inattendue, pleurent leurs récoltes perdues au milieu des débris épars de leurs toits renversés.

Sur des ponts jetés avec peine et à la hâte à travers les prés dévastés, qu’en tous sens coupent encore de nombreux ruisseaux, Herstall, Anselme et l’orpheline parviennent au rivage désert où fut la chaumière de Marceline : elle avait été bâtie au-dessus du torrent. Une masse