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Une seule inquiétude troublait son existence : Herstall, son seul guide, son seul soutien, son seul ami, miné par de longues souffrances, semblait descendre vers la tombe.

La cloche sainte venait d’appeler aux prières du soir les fidèles de la vallée. Déjà la chapelle du prieuré, seule église du hameau, rassemblait les villageois revenus de leurs travaux ; Élodie est sous la voûte sacrée ; et ses ardentes prières demandent à l’Être-Suprême la conservation de son père adoptif. Les ombres du soir couvraient le monastère ; le chant du prêtre, le cantique des montagnards, les douces voix de l’enfance s’élevant en chœur aux dômes éternels, avaient plongé l’âme d’Élodie dans une pieuse et sainte tristesse. Tout à coup un gémissement sourd, poussé à peu de distance d’elle, vient l’arracher à ses méditations religieuses. À la faible clarté, perçant