Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/55

Cette page n’a pas encore été corrigée

du torrent les têtes des victimes de sa barbarie. Jour effroyable ! je crois voir encore le malheureux prieur d’Underlach, l’ami de ma jeunesse, arraché des autels par les satellites d’un monstre, et traîné au supplice en martyr résigné… Ô ma fille ! puissent les princes de la terre n’approcher jamais de nos vallons écartés ! »

Après un assez long silence : — « J’ai ouï raconter, dit Herstall, que depuis l’affreux pillage de l’abbaye, le fantôme sanglant avait apparu sur le pic aux montagnards, et que tous, ils avaient reconnu les traits du prieur d’Underlach… Mais trève de superstitions : la matinée est belle ; venez, mon digne ami, allons encore une fois jouir des beaux jours du printemps ; pour nous cette saison sera peut-être la dernière. »

Descendue dans les jardins du prieuré, Élodie, s’éloignant des deux vieillards,