Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/51

Cette page n’a pas encore été corrigée

superstitions qui vous étonnent. Chaque village de nos montagnes a sa merveille. Ici, c’est un fantôme qui se montre vêtu d’un robe écarlate ; à Valengin, c’est une fontaine d’où jaillit un serpent de feu ; à Bevaix, c’est un vieux saule qui rend des oracles ; à Verrières, c’est une tour isolée qui marche par intervalles ; à Merligen, c’est une noire citerne qu’habite une blanche fée ; à Grindelwald, c’est une colonne, qui pendant quelques minutes se change en cascade lorsqu’une vierge du canton meurt au sixième jour de la lune. Enfin, au siècle où nous vivons, il n’est pas un hameau de l’Helvétie qui n’ait son apparition et ses enchanteurs.

L’homme, esquisse imparfaite, image effacée de la Divinité, primitivement fait pour un séjour merveilleux, mais jeté depuis sa chute sur une terre d’exil et de passage, semble y conserver l’i-