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aspect, s’arrêtaient toujours saisis d’admiration. La suivant des yeux, à travers les arbres groupés autour de l’abbaye, ils avaient peine à se persuader que ses formes enchanteresses ne fussent point celles d’un esprit céleste apparu pour quelques jours au milieu d’eux. La beauté de l’orpheline, sa noblesse, ses grâces, leur paraissaient surnaturelles ; et la vallée entière l’avait surnommée la Colombe du Monastère.

Fille du comte de Saint-Maur, destinée en naissant à posséder un jour une fortune immense, héritière d’un nom illustre, Élodie avait tout perdu ; mais, du moins, n’ayant rien connu des grandeurs de la terre, l’orpheline ignorait aussi les regrets.

Né dans les États de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne, le comte de Saint-Maur avait guidé dans les camps les premiers pas du comte de Charolois, devenu