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mes, vous serez l’ornement de la cour de Lorraine ; puissante par vos vertus, vous y ramènerez les mœurs pures de nos aïeux. Oh ! chère Élodie ! qui sait si l’Éternel, appelant le héros qui vous adore aux plus hautes destinées, ne vous prépare point une couronne ! »

Malgré l’artifice de son discours, la comtesse Imberg n’a point ébranlé l’âme de l’orpheline : aucun tableau n’a pu la charmer ; aucune offre n’a pu l’éblouir. Celle qui naguères avait eu le courage de résister à l’amour pur et généreux, aux prières touchantes du bel et magnanime Ecbert, pouvait-elle être séduite par le pompeux dénombrement des titres et des richesses d’un ambitieux ! Calme sans froideur, ferme sans audace, la fille de Saint-Maur se lève avec dignité, et répond en ces mots : — « J’ignore, madame, la destinée que le ciel me réserve ; mais ce n’est point une couronne que j’ambitionne : l’éclat ne me paraît,