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temps lui rend la vie et la gaieté : l’arbre centenaire se ranime au souffle vivifiant de la saison des amours : la plante languissante renaît avec l’aurore ; la création entière célèbre le retour des beaux jours. Ô homme ! roi du monde par la pensée, mais souvent victime de tes priviléges ; accablé par les souffrances, ou égaré par les plaisirs ; glacé par les années, ou enivré par la jeunesse ; toi seul dans la nature ne renais point avec l’aurore, ne revis point avec le printemps !

Plongée en de religieuses méditations, des fenêtres grillées de sa tourelle l’orpheline du monastère contemplait le riant paysage d’Underlach. Du côté du couchant, et vers le lac Morat, une haute montagne, couverte de forêts, fixe plus particulièrement son attention : — « Mère Ursule (dit Élodie à la vieille concierge du couvent), que les dernières teintes du soleil sont brillantes,