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mander l’amour, elle voulut subjuguer l’opinion. Sa fortune lui permettait le luxe, elle éblouit les hommes par sa magnificence et sa générosité. Son cœur, qui n’avait pu aimer, avait eu te loisir et la faculté d’étudier les cœurs ; l’âme sensible est toujours voilée, l’âme glacée voit tout à nu.

Habile à dissimuler, la comtesse était renommée pour sa sincérité. Elle paraissait constamment occupée à couvrir des nuits du mystère ses actions magnanimes et bienfaisantes ; et cependant, par son adresse, des récits exagérés en publiaient partout les plus légers détails. Elle était capable d’un trait sublime, mais il fallait qu’on la regardât. Absolue dans ses volontés, elle semblait faire habituellement à ceux qui l’entouraient le sacrifice entier d’elle-même. Elle se glorifiait d’une vie qu’aucune erreur coupable n’avait souillée ; l’esprit aride qui pèse ses actions comme ses mots,