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mides bizarres, en aiguilles éblouissantes. Présentant à l’œil du voyageur leurs flancs nus, blancs et décharnés, ces pics menaçans semblent les gigantesques squelettes de la nature. À quelque distance, leurs croupes escarpées, leurs formes brusques et heurtées montrent à l’imagination trompée des perspectives de colonnades, de pilastres et de portiques. Ces rochers portent encore le sublime caractère de la création ; ils s’offrent à travers la vapeur fantastique des airs comme les palais du temps, les obélisques du premier âge, et les temples de la nature.

Autour du hameau d’Underlach, quelques-unes de ces terribles montagnes se dessinent plus rapprochées. Une des routes qui descend aux vallons serpente le long d’un effroyable rocher, que l’on croirait avoir été à demi renversé par quelque convulsion volcanique. Le sommet de ce pic est revêtu d’une neige