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repousse le Solitaire, de ses bras se dégage en rougissant, et lui répond ces mots : — « Si je vous aime ? À quoi pourrait servir cet aveu ! Ne m’avez-vous pas dit qu’Élodie ne pouvait jamais être à vous ? »

L’homme du mont Sauvage paraît craindre de lui répondre ; en lui mille sentimens divers à la fois se combattent ; précipitamment il s’éloigne ; à grands pas il parcourt le sombre bosquet : puis revenant soudain près de l’orpheline, et rompant brusquement le silence, il s’écrie : — « Et comment puis-je espérer qu’Élodie veuille jamais être à moi ! Errant, proscrit et malheureux, que puis-je offrir à une épouse ? un rocher d’exil, une hutte sauvage, un nom inconnu, une existence infortunée. » — « Seule et abandonnée, répond Élodie, sans parens, sans richesses, sans appui, qu’ai-je donc de plus que vous sur cette terre ?… » — « Ô fille