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d’Herstall. Sa présence au bosquet funéraire, ce dernier hommage rendu à la mémoire de son père, ont rempli l’âme d’Élodie d’une joie secrète, d’une tendre reconnaissance : le Solitaire est justifié dans son esprit. Une lumière brillante a soudain éclairci ses ténébreuses pensées ; il lui semble qu’un souffle divin a repoussé tous les nuages de l’horizon. Le passage de la vie n’est plus pour elle une marche dans le désert : Élodie n’est plus seule dans l’univers ; et si elle s’agenouillait de nouveau devant la sépulture d’Herstall, ce ne serait plus la même prière qu’elle adresserait au Ciel.

— « Lui, un monstre ! lui, un meurtrier ! se dit en son cœur l’orpheline. Ah ! la vertu, descendant ici-bas sous une enveloppe humaine, n’aurait pu choisir une forme plus céleste… D’Herstall expirant la raison pouvait être aliénée : devais-je croire aux accusations du délire ! »