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existence et ma destinée, hors ce cœur infortuné que les regrets accablent, rien n’est changé dans la nature. »

Elle dit ; et ses larmes coulent à torrent. Hélas ! au cœur déchiré par la douleur et brisé par l’adversité, un ciel pur et serein, un site riant, ne semblent-ils pas une amère dérision ! Ah ! quelques regrets que puisse laisser ici bas le génie éteint ou le juste disparu, le Ciel ne lui accorde pas une larme, la terre pas un soupir. La nature poursuit sa marche accoutumée. Indifférente pour l’homme qui la croit faite pour lui, elle ne remarque pas plus sa naissance qu’elle ne s’occupe de sa mort.

Les volontés d’Herstall ont été exécutées. Au fond des jardins du monastère est un tertre solitaire ombragé de grands arbres dont l’épais feuillage intercepte les rayons du jour. Là repose ensevelie sa dépouille mortelle. Nul mo-