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périrez tous deux. » — « J’aurai rempli mon devoir. »

En achevant ces mots, la vierge d’Underlach s’enfonce dans la forêt : la mère Ursule s’élance, saisit sa blanche tunique, et mourante se jette à ses pieds. — « Retournez au monastère, dit la jeune fille attendrie, je vous le permets. J’irai seule… mais laissez-moi. » — « Moi, vous abandonner ! jamais. Entendez-vous gronder l’orage ? le Ciel lui-même s’oppose à vos desseins, qu’osez-vous entreprendre ? Dieu juste ! Dieu vengeur ! foudroyez l’infernale montagne ! » — « Retirez-vous ! s’écrie Élodie avec l’accent de la colère et du désespoir : laissez-moi. »

Un ouragan furieux s’élève : les roulemens prolongés du tonnerre ébranlent la forêt ; entre les noirs sapins les vents mugissent déchaînés. La tempête a fondu sur les hauteurs de la vallée… La mère Ursule est presque inanimée aux pieds