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esprits est à son comble. — « Suivez-moi, dit la jeune fille hors d’elle-même. » — « En quels lieux ? » — « Au mont Sauvage. » — « Au mont Sauvage ! répète Ursule épouvantée. » — « Je vous l’ordonne. » Pour la première fois Élodie prononçait ce mot : sa voix était ferme, son regard sévère ; et la mère Ursule, confondue d’étonnement, en silence a suivi ses pas.

Du côté du midi s’amoncelaient d’épais nuages : l’astre du jour avait totalement disparu ; nul vent n’agitait les arbrisseaux de la vallée ; la nature était paisible, mais le calme devançait l’orage ; la chaleur brûlante des airs, le vol effrayé des oiseaux, un mugissement lointain, des éclairs menaçans, un rideau noir s’avançant sur l’azur des cieux, tout annonçait la tempête. Élodie n’a rien remarqué.

Elle a traversé les prairies : rien n’a pu ralentir la rapidité de sa course. Au--