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sa tendresse, il se serait fait pardonner un égarement passager. Élodie, heureuse, eût pardonné à l’amour les violences de l’amour ; Ecbert eût fait de sa compagne adorée sa divinité sur la terre ; il l’eût environnée de toutes les pompes de la gloire et de l’opulence, de tous les délices de la vie ; ici-bas il eût anticipé les félicités célestes. Eh bien, sur cette route d’espérance, d’amour, d’ivresse et de bonheur, Ecbert s’est arrêté… Volontairement il a détourné la tête de la perspective enchantée : il a préféré les ténèbres, un néant, le désespoir. Douce colombe, en n’arrachant d’auprès de vous, je n’ose espérer un souvenir, et cependant nul n’a plus que moi peut-être mérité un regret. »

En achevant ces mots, le comte de Norindall a quitté l’orpheline. Demeurée seule, elle pousse un profond soupir. La grande âme d’Ecbert s’est montrée en