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de repentir ; vos torts sont réparés ; et j’ai tout oublié. »

— « Vous me pardonnez, reprend Ecbert, c’est assez : je n’ai plus désormais rien à attendre de la terre. La vie ne m’offre plus maintenant qu’un vide immense au fond duquel est l’éternelle nuit. Élodie ! puissiez-vous être heureuse ! mon sacrifice est consommé ; mon âme est résignée ; je n’ai plus rien à espérer en deçà de la tombe. »

Le comte de Norindall s’est levé ; une larme d’attendrissement a coulé des yeux d’Élodie. L’ami de Réné s’éloignait. — « Ecbert ! » dit la jeune fille, et ce mot prononcé d’une voix émue arrête le guerrier ; il revient précipitamment sur ses pas. — « Épargnez-moi ! s’écrie-t-il. Que votre voix touchante ne retentisse plus à mon oreille, ou je tombe à vos genoux ! Que le doux regard d’Élodie ne rencontre point mon regard, ou nulle puissance humaine ne pourra plus