Page:Arlincourt - Le solitaire.djvu/126

Cette page n’a pas encore été corrigée

et joyeuse ; les cordes de sa lyre sont détendues ; ses fleurs languissent oubliées ; d’où viennent tous ces changemens ? d’une seule pensée.

Jadis tout lui semblait riant et animé dans la vallée : Underlach aujourd’hui lui paraît sombre et désert. Contemplant de son pavillon chéri la neige dont la cime des Alpes reste blanchie malgré las feux brûlans de l’astre des cieux, l’orpheline de l’abbaye soupire : que son cœur n’est-il aussi froid que ces masses éternelles qui bravent l’ardente chaleur des étés ! Oh ! combien de tempêtes ont traversé ces hauteurs sans rien changer à leur aspect ! Jeune fleur de l’Helvétie, à peine un souffle d’orage a-t-il passé légèrement près de toi, et déjà tu n’es plus la même.

Une pluie légère, enveloppant les pics d’Underlach, leur donnait en ce moment des formes fantastiques : des nuages blanchâtres, affectant mille figures bizarres,