comte de Norindall m’a demandé ta main ce matin même. Sa fortune, son rang, sa réputation, sa jeunesse, sa valeur, tout en lui brille d’un éclat pur et sans tache ; que dois-je lui répondre ?… Seule en ce couvent solitaire, Élodie, tu n’as connu que nos sauvages montagnards ; ton cœur n’a pu parler encore, et le comte Ecbert est digne d’être aimé.
» Ton consentement à l’hymen désiré comblerait tous mes vœux ; cependant, loin de moi le désir de contraindre tes sentimens ! ouvre-moi ton âme. Élodie est entièrement maîtresse d’elle-même. »
À ces dernières paroles prononcées de l’accent le plus affectueux, la vierge timide a senti renaître son courage. — « Mon père, répond-elle, le vaillant Ecbert est appelé sans doute à de hautes destinées, et je ne suis point digne d’être sa compagne ; élevée au milieu