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PRÉFACE

s’y perfectionne encore ! que les arts nous prodiguent leurs merveilles ! que l’agriculture nous étale ses richesses ! et que les lettres, par de nouveaux chefs-d’œuvre. viennent, charmant notre belle France, la rendre encore la nation inimitable.

Laissons dire aux esprits lourds et désenchanteurs que notre patrie est maintenant anti-poétique, ils ont leur raison pour vouloir nous le persuader. Eh ! pourquoi le langage des dieux ne seroit-il plus fait pour notre siècle ? Nous croit-on devenus indignes de l’entendre ! Ah ! sous un gouvernement qui cherche à cicatriser les plaies, l’esprit d’intrigues et de factions, le goût ridicule des pamphlets[1], la manie de la

  1. Un journal, qui se distingue par son bon esprit et sa modération, parlant dernièrement de la mode des pamphlets, s’exprimoit ainsi :

    « Le pamphlet, le stérile pamphlet, en offrant à l’écrivain une

    facile vogue, le détourne d’une solide gloire. Tel ravitaille sa renommée tous les mois à l’aide d’une demi-douzaine de paradoxes travestis d’une demi-douzaine de façons. Ainsi l’on dépense en détail son esprit ; et à force d’en répandre dans des productions éphémères, il n’en reste plus pour de larges compositions.

    Grâce à nos troubles civils, ce trafic de pamphlets est devenu le meilleur de tous ; car c’est celui qui exige le moins de fonds.

    Aussi tout le monde y veut goûter. Voilà ce qui étouffe la littérature »