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PRÉFACE

racles n’opèrent point les chants nationaux de leurs bardes guerriers ! penchés sur leurs harpes d’or, dont les sons belliqueux se marioient au bruit des torrents, au roulement lointain des orages, ces poëtes divinisés, dépositaires du passé, vivantes annales de leur patrie, tantôt par la magie de leurs chants souffloient aux guerriers l’ivresse des combats, tantôt portoient l’attendrissement dans tous les cœurs, arrachoient l’arme ensanglantée, et faisoient succéder à l’enthousiasme des triomphes l’exaltation de la vertu. Assis aux festins des rois, comme à la table des pâtres, ils furent les astres des ténébreuses contrées du Nord ; et peut-être leurs sons divins ont-ils trop tôt cessé d’enchanter les forêts de la Gaule, les rives de Lochlin, la grotte de Fingal, et les monts de la Calédonie.

Le merveilleux de mon épopée est né du sujet même ; il pourra cependant étonner ; le genre neuf de.l’ouvrage déplaira peut-être à quelques sévères critiques épris de la simplicité des poëmes antiques ; ils lui reprocheront peut-être trop d’événements, trop de tableaux, trop