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PRÉFACE

laissant enfin de côte leurs Achille, leurs César, leurs Brutus, leurs Alexandre ; pleins d’un juste enthousiasme, ne chantons plus que nos Brennus, nos Clovis, nos Charles, nos Louis, nos Bayard et nos Turenne ! et que tout noble habitant de nos célèbres et poétiques contrées, électrisé par les chants nationaux des bardes de notre âge, étonné de nos propres merveilles, ivre d’orgueil et de joie, s’écrie : – « Et moi aussi, je suis Français ! »

Jeune et enthousiaste, lorsque j’entrepris mon poëme, tout entier à l’impatient désir de chanter ma patrie, je ne balançai pas dans le choix de mon héros : quel astre sur la terre répandit plus d’éclat que le César français ! Sans la lyre d’Homère, qu’eût été Achille auprès de Charlemagne[1] !

La conquête de la Germanie, la fondation de

  1. Lorsqu’on érigea la colonne de la place Vendôme, ce fut par suite d’un décret portant qu’il seroit élevé un monument à la mémoire de Charlemagne, monument qui seroit surmonté de sa statue. Pourquoi n’exécuteroit-on point le projet primitif?.. Quel prince a plus que Charlemagne mérité de sa patrie un monument glorieux!..