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LIVRE IX.

l’acte. Ce qu’on essaie de supprimer ainsi, c’est une chose de la plus haute importance. Il est donc établi que quelque chose peut être en puissance, et n’être pas réellement, que quelque chose peut exister réellement, et n’être pas en puissance. De même pour toutes les autres catégories. Il se peut qu’un être qui a le pouvoir de marcher ne marche pas ; qu’un être marche, qui a le pouvoir de ne pas marcher. Je dis qu’une chose est possible lorsque son passage de la puissance à l’acte, n’entraîne aucune impossibilité. Par exemple, si un être a le pouvoir d’être assis, s’il est possible en un mot que cet être soit assis, être assis n’entraînera pour cet être aucune impossibilité. De même s’il a le pouvoir de recevoir ou d’imprimer le mouvement, de se tenir debout ou de tenir debout un autre objet, d’être ou de devenir, de ne pas être ou de ne pas devenir.

C’est surtout par rapport au mouvement que le nom d’acte a été donné à la puissance active et aux autres choses ; le mouvement, en effet, semble être l’acte par excellence. C’est pourquoi on n’attribue point le mouvement à ce qui n’est pas ; on le rapporte à quelques-unes des autres catégories. Des choses qui ne sont pas, on dit bien qu’elles sont intelligibles, désirables, mais non pas qu’elles sont en mouvement. Et cela parce qu’elles ne sont pas maintenant en acte, mais seulement peuvent être en acte ; car, parmi les choses qui ne sont pas, quelques-unes sont en puissance, mais ne sont pas réellement, parce qu’elles ne sont pas en acte.